Notre Village
Quelques Chiffres
- Superficie : 2057 ha
- Population : 333.Habitants
- Densité : 16.2 Hab/km²
- Situation : entre la D70 de Périgueux au Bugue, la D47 entre Saint-Félix-de-Reilhac et Manaurie, en bordure de la D32 entre le carrefour de La Menuse et le carrefour de La Loulie.
- Altitude : moyenne 228 m
185 m au pied de l'église.
- Coord. GPS :
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Historique de la commune
A proximité de sites préhistoriques célèbres dans le monde entier, la commune de Mauzens-et-Miremont a une histoire longue et originale, qui ne se résume pas à la présence sur son sol du château de Miremont. Les écrits qui nous renseignent à ce sujet remontent jusqu'à Charlemagne.
Bien que le Périgord tire son nom d'un peuple gaulois : les Pétrocores, ou Pétrocoriens (Petrocorii en latin), celui de Mauzens serait d'origine Goth. Ce peuple germain s'est en effet installé le long de la façade atlantique de la Gaule (ainsi qu'en Espagne) au début du V° siècle.
En occitan, la commune s'appelle Mausens e Miramont.
1 - Sous l'aile de la Châtellenie de Miremont
Les noms de Mauzens, de Miremont et de La Chapelle Saint-Reynal apparaissent pour la première fois en 778, lorsque le seigneur Wildbade est choisi par Charlemagne pour administrer le comté du Périgord.
Les archives du " Centenier " du Bugue (aujourd'hui consultable à Limoges) nous renseigne sur les impôts payés par les habitants des " communautés " de Mauzens, Miremont et La Chapelle en 856.
En 877, sous Charles le Chauve, la châtellenie de Miremont devient une charge héréditaire. La forteresse ferait partie des premières constructions seigneuriales en pierre (qui remplacent les " mottes " en terre et en bois). Les vestiges les plus anciens dateraient du XI° siècle (appareil en arêtes de poisson).
C'est entre 800 et 1000 que sont créées les paroisses de Mauzens et de La-Chapelle-Saint-Reynal. La construction de l'église s'étend de la fin du XI° siècle au XV° siècle. Le Patron choisi est Saint Martin, qui évangélisa la Gaule au IV° siècle et fut évêque de Tours. Ce saint très populaire est connu pour avoir partagé son manteau avec un pauvre, comme le rappelle un vitrail de l'église de Mauzens.
Lors du recensement de 1365 ordonné par le Duc d'Aquitaine, la Châtellenie de Miremont compte précisément :
- 15 feux à La Chapelle,
- 18 feux à Miremont,
- 159 feux à Mauzens.
Chaque " feu " correspond à un foyer (fiscal). Le recensement exclut donc les nobles et le clergé (qui ne paient pas d'impôts), ainsi que les mendiants (qui n'ont pas de domicile). Les historiens estimant le nombre d'habitants à 4 ou 5 par feu, la population totale serait alors de 800 à 1000 personnes.
Jusqu'à la Révolution, c'est le Seigneur de Miremont qui a droit de basse justice (conflits sans gravité), moyenne justice (délits plus graves) et haute justice (avec une possible condamnation à mort). Il est le propriétaire de presque toutes les terres et tous les bois.
L'autorité religieuse est l'évêque de Périgueux.
Sur le territoire de Mauzens-et-Miremont, comme en d'autres lieux du Périgord, l'activité économique est dominée par les forges. L'excellence du travail du fer entre les rivières Dordogne et Vézère était déjà mentionnée par le grec Strabon au 1er siècle après J-C. Cette longue tradition s'explique par la présence d'un minerai de fer de bonne qualité, facilement exploitable (disponible en surface), par l'abondance du bois de chauffe et par la force motrice des ruisseaux (en particulier le Manaurie). Les forges sont particulièrement actives du XVI° au XVIII° siècle. Cette activité offre un moyen de subsistance supplémentaire à la population, ce qui permet aux hameaux concernés de prospérer. La plupart des paysans sont aussi des bûcherons, des mineurs ou des voituriers (qui conduisent une charrette à bras, ou bien un chariot tiré par un bœuf ou un cheval). On fabrique des chaudières, des marmites et, pour l'armée : des canons, des boulets et des " carcasses " (boulets creux). Le transport de la production s'effectue sur les chemins, puis par voie fluviale grâce à la Vézère et à la Dordogne.
Mauzens, Miremont et La Chapelle vivent ensemble en quasi-autarcie grâce à des juges, des clercs, un maître-chirurgien, un notaire royal (pendant 300 ans), des artisans de tous les corps de métiers, des moulins à foulon (pour la préparation de la laine et des peaux). La veille de la Révolution, on compte sur leur territoire huit cafés ou cabarets.
Une foire se tient à Mauzens puis, à partir de 1762, à Miremont (le 3ème mercredi de chaque mois). Les paysans sont obligés d'y vendre leurs produits.
2 - De La Révolution Française à nos joursEn 1789, on recense 240 feux, ce qui permet d'estimer la population à environ 1100 habitants. 111 habitants de Mauzens et 13 de La-Chapelle-Saint-Reynal participent à la rédaction des cahiers de doléances.
Pendant la Révolution, les communes remplacent les paroisses comme entités administratives. Mauzens, Miremont et La-Chapelle-Saint-Reynal fusionnent pour former Mauzens-et-Miremont. De son côté, l'évêque supprime la paroisse de La-Chapelle-Saint-Reynal, les fidèles rejoignant celle de Mauzens.
Une première vente des biens du château a lieu en 1793. Elle concerne essentiellement le mobilier. (Le répertoire des ventes indique par exemple qu'une famille a acheté une assiette.) Le château, déjà déserté par ses propriétaires avant la Révolution, est alors décrit comme "en très mauvais état". Il est vendu en 1795, ainsi que les terres, qui sont partagées en 110 lots.
Dès le début de l'industrialisation, la concurrence des grands bassins miniers et le développement des moyens de transport font péricliter les petites forges locales.
A Mauzens-et-Miremont, les recensements du XIX° et du XX° siècle montrent une évolution semblable à celle des autres communes rurales.
La population reste assez stable au XIX° siècle :
- 957 habitants en 1800
- 1109 habitants en 1846 (répartis en 84 hameaux)
L'exode rural débute après 1870 :
- 1911 : 680 habitants
- 1936 : 531 habitants
- 1946 : 476 habitants (répartis sur une vingtaine de hameaux)
- 1990 :302 habitants
- 1999 : 347 habitants
- 2015 : 311 habitants
Au XX° siècle, Mauzens-et-Miremont n'échappe pas à la désertification qui frappe les communes rurales. Les villages ne peuvent alors concurrencer les villes, grandes pourvoyeuses d'emplois, qui offrent un habitat moderne ainsi que de nombreux services et loisirs.
Après 1990, une stabilisation de la population se produit grâce à l'essor du tourisme ainsi qu'à l'installation de retraités français et étrangers.
Histogramme démographique
ConclusionBénéficiant de l'activité de ses forges dès l'époque gauloise, Mauzens-et-Miremont a prospéré au Moyen-âge et jusqu'à la Révolution française, sous la direction parfois autoritaire de la châtellenie de Miremont.
De nos jours, s'il subsiste comme aux siècles précédents des carrières de pierre de taille, elle vit principalement comme tant d'autres petites communes du Périgord au rythme du tourisme.
Cependant, la commune ne reste pas à l'écart de la modernité : une bonne connexion à Internet (dans la plupart des lieux habités toute l'année), des infrastructures de qualité (mairie accessible aux handicapés, chemins pédestres et VTT), réseaux (routier, eau, électrique) bien entretenus et modernisés, voire à la pointe du progrès (hangar photovoltaïque).
Le charme des pierres anciennes à la couleur chaleureuse, le climat doux et ensoleillé, la quiétude du lieu, attirent plus que jamais les vacanciers, les retraités, et quelques actifs qui travaillent à distance avec Internet.
D'après certains économistes, une part importante de l'activité économique pourrait venir du télétravail d'ici à 2040. Les campagnes attrayantes, comme celle de Mauzens-et-Miremont, pourront alors être réinvesties grâce un accès généralisé aux autoroutes de l'information. A condition, bien sûr, que les habitants prennent soin de leur environnement privilégié.
Dans les années 1785 … - © Archives départementale de la Dordogne, carte de Belleyme.
Dans les années 1890…
Dessin à la main, fin XIX° siècle - © Notices du chanoine BRUGIERE.
Photo aérienne 2014 -© Géoportail
Sources :
- - Conférence du Cercle d'Histoire et de Généalogie du Périgord
- - Extrait des Notices du chanoine BRUGIERE (fin XIX°) "Document numérisé par Pierre Besse pour la Société Historique et Archéologique du Périgord (fonds Pommarède)"
- - Extrait des cartes de Belleyme - © Archives départementale de la Dordogne
- - © Géoportail - extrait de photo aérienne et limite administrative.
(texte de Philippe Cheyrou)
Géographie et Géologie de Mauzens et Miremont
Géographie et géologie
La commune de Mauzens-et-Miremont présente un paysage de collines au relief modéré s'étendant sur la partie nord-est du Bassin aquitain. Ce paysage résulte en grande partie du creusement de petites vallées par le ruisseau de Manaurie et ses affluents Ce cours d'eau est lui-même affluent de la Vézère. Les dénivellations sont peu accentuées : le point le plus le plus élevé de la commune culmine aux alentours de 252 m près du réservoir du secteur des Landes ; on note une altitude voisine (250 m) pour le réservoir implanté à proximité de la Robertie. Tous ces points élevés se localisent vers l'est ou le nord-est de la commune. On trouve le point le plus bas, aux environs de 80 m, dans le lit du ruisseau de Manaurie, aux confins sud de la commune.
Le sous-sol de la commune est composé de calcaires déposés il y a un peu moins d'une centaine de millions d'années, au Crétacé supérieur. À cette époque, la mer recouvrait donc la région ; nous nous trouvions à proximité de ses rivages qui buttaient contre les reliefs, toujours émergés, du Massif central. Cela explique la nature parfois sableuse de certains des niveaux calcaires.
Il y a 70 millions d'années, la mer s'est définitivement retirée du fait de mouvements de déformation de l'écorce terrestre. La région s'est alors trouvée progressivement mise en relief et a donc été soumise, simultanément, à une érosion qui a sculpté un paysage. Pendant plusieurs dizaines de millions d'années, l'écorce terrestre restant plus ou moins stable dans cette région, les reliefs créés se sont petit à petit usés ; ce processus a abouti à la formation d'une immense plaine sur laquelle sont venus se disperser les alluvions sableuses et argileuses arrachées au Massif central voisin.
Les choses se sont mises à nouveau à bouger à partir de 5 millions d'années : l'écorce terrestre s'est à nouveau déformée, provoquant un relèvement de la région et une reprise de l'érosion. De nouvelles vallées, de nouveaux reliefs se sont formés, générant petit à petit le paysage actuel. Les cours d'eau ont alors entaillé l'ancienne plaine, s'enfonçant à nouveau dans les calcaires et laissant les alluvions, déposées au cycle précédent, perchées sur les hauteurs. La nature de ces anciens dépôts de nature siliceuse explique le type de végétation à base notamment de châtaigniers, de pins, de fougères, qui occupent les sommets et le haut des versants, le calcaire affleurant, en général, plus bas. Compte tenu de la toute relative qualité de ces sols, du déclin actuel de la petite agriculture, les terres cultivées ou de prairie restent cantonnées dans les fonds de vallées ou sur certains plateaux. Mais, dans l'ensemble, le paysage de la commune devient de plus en plus forestier.
Le karst
Comme toutes les régions calcaires, la commune de Mauzens-et-Miremont montre ce que l'on appelle des phénomènes karstiques ; qu'appelle-t-on ainsi ? Ce sont les effets des eaux d'infiltration sur le calcaire ; ces eaux, toujours faiblement acides, rongent lentement le calcaire qui est une roche légèrement soluble. Par ce mécanisme, les filets d'eau peuvent creuser en profondeur des vides, de véritables conduits souterrains, des grottes, pour ressortir par des sources dans les vallées.
Sur la surface des plateaux les eaux pluviales peuvent creuser, par dissolution, ce que l'on appelle des dolines ; ce sont des dépressions fermées en forme de cuvette qui sont des points privilégiés d'absorption des eaux. Lors de forts épisodes pluvieux de petits lacs peuvent s'y former le temps que les fissures absorbent l'eau. Il existe une belle doline à Margnol, d'autres entre la Robertie et la Rège.
Quelques grottes ont été découvertes par les spéléologues : aux Cabruts, une grotte avec un tout petit ruisseau souterrain a été explorée sur environ 300 mètres de long. Une autre petite grotte a été découverte dans une carrière souterraine aux Badies et une autre au Bringidou. Ces grottes ne sont pas aménagées pour la visite du public. De nombreuses sources existent, certaines avec des débits faibles mais constants ; d'autres présentent un débit plus important mais qui peut varier selon les saisons. Parmi celles-ci, citons la source de Grand Font qui est captée pour l'alimentation en eau potable de la commune. Cette source a une origine mixte : débordement de la nappe phréatique contenue dans l'aquifère du Coniacien et origine karstique. Mais le ruisseau souterrain qui l'alimente n'a pas encore été trouvé…
Vestiges archéologiques
Tout le Périgord est concerné par la préhistoire et la commune de Mauzens-et-Miremont n'échappe pas à ce constat. Même s'il n'y a pas de site préhistorique majeur, il faut citer celui de la Faurélie fouillé par le préhistorien Jacques Tixier.
En dehors des vestiges de la magnifique forteresse de Miremont et de l'église du bourg (XIIème ème siècle) [dont d'autres sont plus compétents que moi pour en parler], il n'y a pas beaucoup d'autres sites remarquables. Il faut quand même signaler l'existence de quelques cluzeaux. Ce sont des habitats ou des refuges creusés dans la roche calcaire. Certains s'ouvrent en falaise ; c'est le cas des cluzeaux du Roc, à peu de distance de Miremont ou bien encore celui qui a été creusé sous le hameau des Badies. D'autres cluzeaux possèdent des ouvertures beaucoup plus discrètes : par l'intermédiaire d'un escalier, on pouvait accéder à une ou plusieurs petites salles reliées entre elles par des couloirs étroits, facilement défendables. On ne connaît pas de cluzeau de ce genre sur Mauzens. On possède peu de documentation sur ces cluzeaux mais on pense qu'ils ont été creusés au Moyen-âge (la fourchette de temps est large) où ils ont pu servir de cachette durant les nombreuses périodes troublées qui caractérisent cette longue époque.
L'exploitation de la pierre de taille
Même si actuellement cela n'est pas très connu, l'exploitation de la pierre de taille est un des points forts de la commune. La pierre en question est un calcaire gréseux de l'étage géologique appelé Coniacien. Ce calcaire, plutôt tendre, présente une belle couleur jaune doré. Cette pierre a pris ses lettres de noblesse sous l'appellation de " pierre de Mauzens ". Facile à travailler, à sculpter, non gélive, ses caractéristiques lui permettent d'être utilisée comme pierre de taille : pierres d'angles, d'élévation, linteaux, corniches, etc. Son exploitation en carrières souterraines a commencé vers le milieu du 19ème siècle pour la construction des ouvrages d'art de la ligne de chemin de fer Paris-Agen. Elle a ensuite été utilisée, entre autre, pour la construction du château de Fleurac, de celui de Manaurie, de la poste de Sarlat. Dans les années 1950, l'extraction de la pierre s'est pratiquement arrêtée et les carrières ont abrité, durant un temps, des champignonnières. L'extraction de la pierre a repris de façon modeste dans les années 1970 mais ce n'est vraiment qu'en 1992, sous l'impulsion de l'entreprise Lafaure, que l'exploitation a pris une tournure véritablement industrielle. Chaque année, des milliers de mètres-cube de pierre sont extraits de la carrière de Mauzens. Ils sont maintenant acheminés pour être débités dans l'atelier de Ladouze d'où ils sont expédiés pour satisfaire une clientèle locale, nationale mais aussi internationale.
(texte de Gérard Delorme)
Patrimoine - L'église St Martin
L'église est située au milieu du bourg, dégagée sur ses quatre faces et sa façade occidentale exposée non à l'Ouest mais à l'ouest-nord-ouest. Jean Secret (Le Périgord roman) la qualifie de "sorte d'église-donjon, maintenant dévoûtée et fort retouchée : ainsi les contreforts plats ne subsistent qu'au nord[…]. Toute la partie orientale de cette église est une addition gothique. L'ouest est d'origine romane […]. Un lourd clocher-mur, à trois baies campanaires, repose à l'ouest de cette partie romane qui devait s'achever autrefois par une abside, laquelle a fait place à trois travées gothiques. Le portail occidental a été retouché au XIII° siècle."
Description des parties extérieures de l'église
La façade occidentale
Elle s'élance à plus de 19m de hauteur, sur une largeur au sol de 9,30m. Divisée latéralement par un larmier à la hauteur où s'amortissent les talus des deux contreforts d'angle massifs, sa partie inférieure, comme les dits contreforts, présente un bel appareil régulier. Le registre supérieur s'amortit en pignon triangulaire aigu dans lequel ouvre une petite baie rectangulaire.
Dans la construction primitive du XII°, cette façade était une tour-porche, peut-être restée inachevée, et en tout cas réaménagée à la fin de l'époque gothique.
C'est au début du XV° que semble avoir été ouvert entre les deux contreforts romans l'élégant portail à cinq voussures coiffées d'une archivolte simple. Voussures, chapiteaux sur lesquels elles reposent et colonnettes ne présentent aucune ornementation (photo ci dessous). Au-dessus de l'archivolte ouvre une baie romane très étroite comme celles qui sont percées dans le mur nord du XII°. L'ensemble est d'une grande sobriété.
Le mur gouttereau nord est d'origine romane, du XII°, depuis la façade jusqu'au cinquième contrefort, soit une longueur de 12,50m ; et sur toute sa hauteur, c'est-à-dire 14,50m, ce mur présente un très bel appareil de 47 lits parfaitement réguliers, à joints vifs. Il est percé de deux baies allongées, extrêmement étroites, dont la plus haute était une meurtrière. Les quatre contreforts ont été montés en même temps jusqu'à la sablière, le dernier s'amortit en dessous du clocher-mur. (photo ci dessous à gauche).
Entre eux, deux contreforts plats montent jusqu'à mi-hauteur du mur. Le second est percé d'une baie plein cintre (photo ci dessous à droite) destinée à éclairer un peu la nef, technique qui s'observe sur les contreforts de quelques dix-huit églises romanes de la Dordogne (par exemple Bourg-des-Maisons, Celles, Saint-Sulpice-de-Mareuil, Couze, Trémolat, Marquay,…), mais aussi sur les contreforts de quelques tours féodales du département, telle que la tour de l'Auditeur à Belvès.
Le clocher-mur est construit sur deux massifs particulièrement importants qui empiètent largement sur la nef qui n'a plus que 5,50m de largeur au lieu de 8,70m dans sa majeure partie. Percé de trois baies campanaires plein cintre élancées, ce clocher-mur rectangulaire est orné d'un bandeau larmier qui souligne la partie inférieure de ces ouvertures.
La particularité de cette construction est que ses tranches reposent sur les sablières de la nef orientale, tandis que sa façade exposée à l'ouest est épaulée jusqu'à mi-hauteur par les murs de la nef occidentale.
Au XV°, la tour-porche a été fortifiée par la construction d'un bahut défensif construit sur une voûte après renforcement des murs. Le plancher des chambres hautes a disparu, mais des traces de son existence sont encore visibles sur le revers de la façade. Ces pièces étaient éclairées par trois petites baies (photo ci-dessous) toujours présentes sur le mur gouttereau sud, une meurtrière étant ménagée, nous l'avons vu, dans celui du nord.
Extérieurement le mur gouttereau sud est est plus ouvert que celui du nord, éclairé surtout par une baie dans sa partie occidentale, et par deux baies (photo ci dessous) dans le massif saillant qui, sur 14 m de longueur et 1,30m de largeur à l'extérieur, abrite deux grandes chapelles. Cette construction est couverte d'un toit à une seule pente qui s'appuie sur le mur à 1,50m de la sablière de la nef.
Le chevet est un chevet plat, consolidé par deux puissants contreforts d'angle à deux étages soulignés par des bandeaux saillants et s'amortissant par un très haut talus presque à la hauteur de la sablière (photo ci dessous)
Le chevet est percé d'une baie rectangulaire à mi-hauteur du pignon triangulaire et, plus bas, d'une grande baie axiale, plein cintre. Le toit d'un petit bâtiment à usage de sacristie s'appuie sur le chevet à hauteur de l'allège de cette fenêtre. Cette construction du début du XIX° est de bonne qualité et ne dépare l'église.
L'aménagement de cette sacristie en 1996 a permis de mettre à jour un arc de décharge en pierre dans le mur de chevet de l'église découvrant une fosse dont les fonctions demeurent inconnues (enfeu, sépulture,…?). Ce petit bâtiment comporte une jolie cheminé de pierre, un lavabo de pierre également, orné d'une coquille, et une cuve baptismale monolithe supportée par deux piles dont l'une, carrée, à pans coupés, présente sur une face deux gravures en forme de marguerites.
Description des parties intérieures de l'égliseDans toute sa longueur intérieure, chœur compris, l'église mesure 24,50m, sa largeur, nous l'avons vu, variant de 5,50m à 8,70m. C'est pour le Périgord un édifice important.
A la fin de l'époque gothique, un grand arc brisé a été lancé sur la nef (photo 11). Il sépare la voûte occidentale en berceau du reste du voûtement de la nef, voûtement en ogives quadripartites, d'une hauteur de 8,10m sous les clés de voute.
Les ogives retombent sur des colonnes adossées au mur à 4,40m du sol (photo 12). Ce voutement élégant a été malheureusement recouvert, comme les murs, d'un enduit dessinant de fausses pierres.
Dans la partie romane deux larges chapelles ont été ouvertes. Celle du nord, dédiée à saint Jean-Baptiste et au baptême du Christ, l'a été dans l'épaisseur du mur roman, empiétant ainsi sur la fenêtre du XII° (photo 13). Celle du sud, de dimensions identiques, est consacrée aux morts de la guerre de 1914-1918, avec rappel, par des plaques, de ceux des derniers conflits.
Ces chapelles sont voûtées en ogive (4,25m de hauteur sous l'arc brisé chanfreiné de celle du nord, 3,80m pour celle du sud), comme les quatre chapelles de la nef qui se font face, mais comportent des hauteurs sous l'arc brisé allant de 5,70m (Saint Joseph - photo ci dessous à gauche) à 6,15m (Notre Dame de Lourdes - photo ci dessous à droite).
Ainsi qu'en témoignent deux testaments datés de 1557 et 1614 et conservés aux archives départementales, certains paroissiens demandaient à être enterrés dans les chapelles de cette église, chapelles seigneuriales aménagées par les donateurs.
L'abside prolonge la nef, mais son volume est diminué par l'épaisseur des murs. La voûte est en croisée d'ogives. En l'absence d'enduit, on voit que les murs ont été construits en moellons. Les trois jolies fenêtres plein cintre datent du XIX° siècle. Dans le mur pignon, à gauche de l'autel, s'ouvre une très jolie petite armoire d'un gothique tardif.
Le mobilierIl ne reste dans cette église ni retables, ni statuaire ancienne de pierre ou de bois, mais 14 peintures à l'huile sur toile, encadrées, constituant un Chemin de Croix. Ces tableaux, ni signés ni datés, ont une facture intéressante de par la composition des scènes qui comportent des personnages très animés et un décor de paysage réduit, simplifié, des coloris vifs des costumes, le caractère non académique et quelque peu naïf de l'œuvre qui date probablement du début du XIX° siècle. (photos ci dessous).
Il a été demandé à Mme Bénéjean, Conservateur des antiquités et objets d'art de la Dordogne, de bien vouloir faire inscrire ces peintures afin d'assurer leur protection. Des fiches descriptives et des photos lui ont été remises à cet effet.
Bibliographie et Sources:- Les églises du canton du Bugue, collection Vieilles églises en Périgord, PLB éd. Le Bugue 1993 : L'église Saint Martin de Mauzens-Miremont, ouvrage collectif du Centre de recherches Léo-Drouyn de l'Université Michel de Montaigne, Bordeaux III.
- Bulletin monumental, Sté française d'Archéologie, t. CXVI, 1958, Paul Mesplé : Les églises romanes du Sud-ouest à fenêtres percées dans les contreforts et, sous le même titre, "Seconde série", t. CXXIV, 1996.
- Périgord roman, Jean Secret, collection Zodiaque, La nuit des temps 27, La Pierre-qui-Vire éd. 1968.
- Le Périgord romand, I - La perception de l'espace, numéro spécial de Reflets du Périgord, ouvrage collectif, Montignac, 1996.
- Note sur les contreforts romans percés de baies, Jean Secret, Bulletin de la société historique et archéologique du Périgord, 1958, pp 88à 90.
- Dossier (texte) établi et présenté par Mesdames X. de Blanchaud, F. de Molénes-Demangeot, M. Bouyssonnie et Messieurs A. Blondin, J. Brachet, membres de la Commission Monuments, Sites et Environnement de la Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, et Fr Le Nail, président de cette commission.
- Publié avec l'aimable autorisation de la Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir.
- Site internet : http://sahspn.fr
- Photos : Philippe Cheyrou
Patrimoine - Le château de Miremont
Pour plus d'informations concernant le château de Miremont merci de vous référer au site dédié à ce dernier :
www.forteresse-miremont.frA noter, l'ouvrage référence sur cette forteresse :
MIREMONT - Histoire d'un château et de ses seigneurs par Jean LECOQ
Cet ouvrage a obtenu : Le prix Spécial du Conseil Général de Dordogne, destiné à récompenser la meilleure monographie régionale dans le cadre du concours "Clochers d'Or 2003".
Patrimoine - Autres Photos
Découvrez ci-dessous quelques photos du patrimoine et des particularités de notre commune :
Fontaine de Crugaux
Fontaine de Mas
Gare de Mauzens et Miremont
Hangar photovoltaique
Source et lavoir du Bringidou
Carrière de pierres
Vestige de la croix des Vincies
La croix du bourg
La croix des écoles
La croix de l'église
La croix de la croix blanche
La croix de la chapelle
Viaduc des Lavandres
Viaduc de La Loulie
Captage de Grand'Fond